La pendaison de l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein, si elle apparaît comme une faute morale, est-elle vraiment une maladresse ? N’y a-t-il pas là une intention délibérée de réactiver la traditionnelle division entre musulmans chiites et sunnites, pour des raisons politiques plus encore que religieuses ? Et, si oui, qui en sont les bénéficiaires et les perdants ?
En fait, quelques heures après l’exécution, j’étais profondément perplexe et je ne voyais que la vengeance des chiites, jadis dominés par les sunnites dans une République officiellement laïque et qui avait résisté à la « fracture religieuse » durant la guerre des années 80 entre l’Irak et l’Iran. La diffusion de l’intégralité de la pendaison (environ deux minutes filmées avec un téléphone portable et visibles sur la Toile
) me confirme cette première impression : les cris des gardiens chiites contre le condamné à qui l’on mettait la corde autour du cou étaient explicites et se référaient au dirigeant extrémiste chiite Moqtada Al-Sadr, celui-là même qui est soupçonné d’inspirer les « brigades de la mort » coupables de milliers de meurtres contre les sunnites
Du coup, cette exécution donne l’impression d’un simple règlement de comptes sans grande dignité, mais le calme et la détermination du condamné lui confèrent le statut de "martyr" : cela est encore accentué par le fait qu’il ait été pendu le premier jour de la fête de l’Aïd Al-Adha, la fête du sacrifice, alors que ce même Saddam Hussein l’avait lui-même interdit pour ses propres victimes.
Mais, aujourd’hui, au-delà de ces premières impressions, j’ai le sentiment qu’il y a « autre chose » que la simple vengeance avec les conséquences prévisibles de celle-ci, c’est-à-dire la poursuite du cycle infernal de la guerre civile inter-religieuse. En effet, le fossé est toujours plus grand entre chiites et sunnites et la cohabitation, même difficile, entre les confessions différentes, cohabitation vécue sous la dictature de Saddam Hussein « malgré tout », semble désormais définitivement impossible, ce qui va dans le sens des principaux « think tanks » états-uniens (même si l’actuel président Bush n’y semble pas favorable). Mais il y a plus encore : jusque là, l’Iran avait, par son refus de céder aux pressions occidentales sur le dossier nucléaire et son soutien au Hezbollah libanais, pris la « tête » du monde musulman, en particulier dans les opinions publiques arabes, au grand dam des traditionnelles puissances sunnites ; mais, sa bruyante satisfaction à l’annonce de la pendaison de l’ancien dictateur a retourné ces mêmes opinions publiques sunnites contre le « croissant chiite »
Or, n’était-ce pas ce que les Etats-Unis n’arrivaient pas, jusque là, à provoquer, malgré tous leurs efforts pour « diviser » le monde musulman, la division des autres étant le meilleur moyen de régner, comme le rappelle le fameux proverbe ? Mes élèves m’ont souvent entendu dire que « Diviser pour mieux régner » était l’une des formules maîtresses de la géopolitique : il me semble qu’il y en a là une belle illustration
Du coup, cela peut-il permettre des « frappes » états-uniennes ou israéliennes contre les installations atomiques iraniennes ? Cela n’est pas certain mais, sans vouloir faire un douteux jeu de mots, il y a une « fenêtre de tir » qui vient de s’ouvrir, sans doute pour quelques mois : en ce domaine aussi, l’année 2007 pourrait être déterminante
Pour le meilleur ou pour le pire ?
je ne pense pas que la justice desq hommes soit dans la mesure de prendre comme décision la mort d'un homme aussi pourri soit il mais il n'y a pas besoin d'être royaliste pour pênser que ce monde ne va pas bien
Rédigé par : je ne pr'end parti pour personne | 07 janvier 2007 à 15:55
y en vraiment qui on que ca a faire
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Rédigé par : | 07 janvier 2007 à 16:00
Ca c'est bien l'esprit pierre
Rédigé par : | 07 janvier 2007 à 16:02
La partition de l'Irak est effectivement la voie de sortie du bourbier. Elle a l'avantage de contenir l'Iran dans les provinces du Sud-Est où il a déjà conquis une grande influence. Ce qui ne veut pas dire que les peuples chiites ne vont pas se bouffer entre eux, Arabes des marais contre Perses arrogants !
Cette partition légitimerait aussi les efforts kurdes de couper les ponts avec les Arabes.
Les conditions de l'exécution de Saddam Hussein qui humilient la communauté sunnite vont favoriser ce dessein. Mais Bush va résister dans son utopie jusqu'à la fin. Il ne lui reste plus que l'Irak pour exister.
Rédigé par : Catoneo | 08 janvier 2007 à 12:04
casser des installations atomiques sont bien n'importe quoi, l'europe n'est pas loin ..................O,,O
Rédigé par : | 12 janvier 2007 à 13:57
je ne comprend pas pourquoi certaines gens s'appitoient sur la pendaison de Saddam (Saddamisation). Comparée à la manière dont un certain Samuel DOE a été exécuté, "l'inconfort" que Saddam a du ressentir ne saurait rivaliser à celui causé par une piqure d'insecte étant donné que certaines personnes choisissent volontairement cette méthode pur mettre fin à leurs jours. Maintenant si la saddamisation du juge n'était pas élégante ,ce n'est que
justice car il fallait bien que le sang coule afin que les nombreuses personnes qu'il a envoyées à l'au-déla s'abreuvassent de ce nectar venu de son corps.
Tenez, le Président de la GUINEE BISSAU est entrain de faire tuer des loyaux manifestants et si le lendemain on le saddamisait, le peuple ne pourra qu'applaudir.
Rédigé par : MATAKOU MPENE | 23 janvier 2007 à 11:59