Je suis en train d’étudier avec mes classes de Première la naissance de la IIIe République et les débats (vifs alors) entre républicains et monarchistes, ces derniers se retrouvant en mauvaise posture rapidement après avoir été les vainqueurs (sur une certaine ambiguïté) des élections de février 1871. Au regard de cette histoire passée, que d’occasions perdues, gâchées parfois pour de multiples et souvent mauvaises raisons
Bien sûr, il y a « le grand refus » du comte de Chambord, ce fameux Henri V qui, par son attachement au drapeau blanc, voulait surtout signifier qu’il n’entendait pas être un « roi de pacotille » entre les mains des députés conservateurs : avec le recul, il est pourtant possible d’y voir une faute stratégique majeure qui a permis aux républicains d’installer leur pouvoir au faîte de l’Etat et d’imposer ensuite leur République par tous les moyens possibles, comme l’épuration administrative, la censure (de 1879 à 1881, principalement), les lois scolaires de Ferry, l’interdiction aux princes des familles ayant régné sur la France de pouvoir se présenter à la Présidence de la République (1884) et, pis encore, la loi d’exil pour ces mêmes princes (1886), loi qui ne sera abrogée qu’en
1950
L’attitude du comte de Chambord, prince à l’évidente fibre sociale mais si peu politique au sens de son lointain prédécesseur Henri IV, a pu être interprétée par les historiens comme « le fier suicide de la royauté » : l’expression est jolie et, malheureusement, très vraie. Jamais, malgré tous les efforts des monarchistes qui se sont acharnés à montrer les bienfaits de la Monarchie depuis la chute du « roi citoyen » Louis-Philippe, l’occasion d’établir le régime royal n’a été à nouveau aussi proche qu’en ces débuts hésitants de la IIIe République. On peut bien sûr se contenter de le regretter, dans une sorte de nostalgie complaisante et pleurnicharde. Je n’aime guère cette attitude de renoncement et je lui préfère l’espérance, sans pour autant tomber dans l’illusion de « la Monarchie très prochaine »
Et, en attendant le Roi, il me semble important de ne pas être un « émigré de l’intérieur » mais de participer aux débats publics sur tous les thèmes qui me sont compréhensibles et abordables, d’agir pour « rendre service » et de promouvoir un certain art de vivre et de penser, librement mais pas anarchiquement ou égoïstement. D’où mes réflexions sur les problèmes environnementaux, ou sur la question sociale, entre autres.