Puisque, dans mes cours de la semaine dernière, j’ai évoqué le 6 février 1934, il ne me semble pas inutile, pour ceux de mes élèves qui lisent ce blog mais aussi pour les autres lecteurs, de préciser certains éléments pour mieux éclairer le sens de cette journée si particulière dans notre Histoire nationale.
Le Six février 1934 a fait couler plus d’encre que de sang, et cette émeute réprimée violemment par une République pas trop assurée d’elle-même est trop souvent devenue un « épouvantail », en particulier pour la Gauche qui n’y a pas eu le beau rôle
Il y a quelques années, j’y ai justement consacré un article qui étudiait l’attitude de L’Action Française, autant le journal que la ligue du même nom, dans cette campagne contre la « République des voleurs » qui a mené à cette journée symbolique : en voici le lien internet : http://www.actionfrancaise.net/histoire-6_fevrier_1934_af.htm . Bonne lecture, et n’hésitez pas à me poser des questions sur ce sujet que je commence à bien connaître
Voici ci-dessus, la photo la plus célèbre de cette journée, celle des Camelots du Roi faisant reculer la garde à cheval à coup de pavés. Quelques minutes après, la police tirait sur les émeutiers et faisait une vingtaine de morts, dont quatre militants royalistes tués sur le coup : c'était la première fois depuis la Commune de 1871 que le sang coulait ainsi à Paris... "La République gouverne mal, mais elle se défend bien", écrivait Anatole France : la preuve...
A chacun son devoir de mémoire... Moi, j'ai tendance à penser que ce jour n'est pas à l'honneur de l'AF (de ses chefs je veux dire): ne dit-on pas que Maurras était au théâtre ce soir là... Beaucoup d'improvisation, des dévouements gaspillés. Rebatet a écrit quelques phrases assez définitives sur le sujet dans "les décombres". Quant à Monk, Maurras a passé sa vie à l'attendre et a cru le trouver en 40 en la personne d'une vieille gloire on ne peut moins monarchiste. Quel drame! Connais-tu JP cette phrase de Daniel Cordier, secrétaire de j. Moulin, maurrassien de coeur, qui a dit qu'en partant à Londres en jui 40 il était persuadé d'y retrouver Maurras...
Réponds JP, je serai heureux d'avoir ton avis!
Rédigé par : Yffic | 27 mars 2007 à 19:40
Pour ce qui est du 6 février, je réponds en partie à la question de l'attitude de l'AF ce jour-là dans l'article en lien. Mais je ne suis pas d'accord avec Rebatet qui s'avère plus fort en gueule que vraiment politique et il ne passe pas pour avoir été particulièrement courageux dans ces années-là...
Je pense que le 6 février a été chargé d'espérances par les jeunes qui y ont participé mais que la situation n'offrait pas de débouché politique car l'AF était alors fort marginalisée par la condamnation vaticane et rien n'était prêt en cas de chute du régime fort improbable: si les Camelots avaient pris le Palais-Bourbon, cela aurait eu une valeur symbolique mais n'aurait pas renversé le rapport de force qui restait favorable à la République. Cela pose aussi toute la question des alliances et des moyens d'assurer une "régence" gouvernementale.
Quant à la réaction de Cordier (mais n'est-ce pas plutôt celle de De Gaulle ?), elle n'est pas étonnante, et il faut relire le livre de Fleutot "Des royalistes dans la Résistance" pour en saisir encore mieux le sens et les conséquences...
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 27 mars 2007 à 23:17
C'est bien sûr malheureux pour ceux qui sont morts et pour leur famille, mais Jean-Philippe, permettez-moi une remarque : Action Française a toujours privilégié ce genre d'opération, violente, parallèlement à leur journal, pour faire remonter le roi sur le trône de France, ce qui est un tort, et bien des royalistes l'ont compris, ce sont ceux d'Alliance Royale qui emploient des moyens légaux et pacifiques, et qui se battent au sein de leur parti politique, au même titre qu'un autre parti.
Ce que je souhaite, et ce jour arrivera forcément, c'est que tous les royalistes le comprennent et se joignent à nous. Rendez vous compte ! Un récent sondage BVA révéla que 20 % des Français seraient prêts à voter pour nous si nous avions les 500 signatures !
Cette exigence est scandaleusement draconnienne et fort peu démocratique. Avec le prochain président de la République, une réforme se fera en faveur des petits partis, car la majorité des Français le réclament dans tous les sondages. Avec les 500 signatures, on leur a ôté le droit de vote, principe constitutionnel, et ils sont révoltés.
Rédigé par : Domy | 30 mars 2007 à 19:16
Permettez moi de douter un petit de ce sondage, il me parait absurde que tant de gens se prononceraient en faveur d'un candidat monarchiste! Ce sondage révèle plutôt l'opinion qu'auraient les francais d'un candidat royaliste...
Rédigé par : Un camaradde de Hoche | 31 mars 2007 à 22:14