L’opinion française a été choquée il y a quelques mois par les revenus mirobolants et, il faut le dire, scandaleux d’un certain nombre de grands patrons ou par les « parachutes dorés » qu’ils s’étaient parfois eux-mêmes octroyés avant de quitter leur poste ou, pire, d’évoquer les « nécessaires délocalisations » (sic !). Or, il est de grands patrons qui ont une autre idée de la société que celle de la démesure et l’arrogance : l’hebdomadaire « Marianne » évoque dans son numéro du samedi 31 mars le cas de Jacques Landriot, qui dirige le groupe français Chèque déjeuner depuis 1991, numéro trois mondial dans sa branche, et qui touche un salaire mensuel de 7.500 euros.
« Marianne » explique : « Créée en 1964 par un syndicaliste FO, Georges Rino, Chèques déjeuner est une société coopérative ouvrière de production (Scop). Un peu ringarde dans le monde de la finance, la formule repose sur un principe simple : le capital est détenu par les salariés. Chacun d’eux compte pour une voix, quelle que soit sa part dans l’entreprise.
Quarante-cinq pour cent des résultats sont redistribués au personnel chaque année, la prime étant identique pour tous. Conformément à l’esprit des Scop, l’échelle des rémunérations est nettement plus resserrée que dans une entreprise standard (
). En clair, le PDG gagne cinq fois plus que sa secrétaire, et non pas 50 ou 100 fois, comme dans les entreprises du CAC 40.
Dans une Scop, les salariés élisent leur patron. (
) La croissance que le groupe affiche depuis près de dix ans tient à la politique d’investissement judicieusement calculée. Le groupe peut se le permettre, car il n’a pas d’actionnaire insatiable à contenter. Il ne peut pas non plus être la cible d’un rachat hostile, ni d’une délocalisation sans l’accord des salariés. »
Entre les excès d’un ultralibéralisme financier qui oublie le social, et les contraintes d’un étatisme qui néglige l’économie, les Scop, qui sont l’application d’une véritable « économie sociale » et qui se rapprochent de l’idée de « Propriété du Métier » défendue par le royaliste La Tour du Pin sous la IIIe République, peuvent être une piste intéressante pour tous ceux qui rêvent d’un autre modèle que ceux dominant aujourd’hui la pensée économique. C’est d’ailleurs lors d’une Université d’été royaliste « Maxime Real del Sarte » que j’ai entendu pour la première fois parler de ces Scop, et en des termes fort sympathiques
Il me semble que ce n’est pas vraiment un hasard au regard de la préoccupation sociale des monarchistes d’aujourd’hui comme du siècle de l’industrialisation
Je pense que au-delà, la question qui se pose est celle des priorités gouvernementales. Allons nous accepter plus longtemps les délocalisations, qui sont autant d'atteintes à la probité de l'homme, à la rémunération du juste travail et encore plus loin à la place de l'homme dans notre société ? Homme "outragé, brisé, martyrisé" mais espérons-le un jour "libéré" (en parodiant bien sûr le grand monarchiste De Gaulle) ! La question est la redefinition des objectifs de la nation sans tomber dans le dualisme libéralisme/communisme. Il me semble que ni sous le Roi de France ni sous l'avatar républicain actuel, l'Homme ait été remis au centre d'un jeu politique, économique et social dont il est l'outil plus que le bénéficiaire !! Libérons l'homme, et cela ne sera ni par l'autocratie désuète, irréalisable d'une pseudo-restauration monarchiste, ni par le libéralisme effrené vers lequel la France risque malheureusement de sombrer que cette grande action pourra être réalisée !!
Rédigé par : Ni Dieu ni maitre | 02 avril 2007 à 16:53