Un sondage paru ce lundi 10 octobre dans Le Parisien indique le décalage entre les hommes politiques et les citoyens: 59 % des sondés trouvent que les politiciens ont une vision trop électoraliste, et 71 % ont une mauvaise opinion des élus.
Ainsi la distinction évoquée par Maurras entre le "pays légal" (issu des urnes) et le "pays réel" semble trouver ici une indéniable confirmation. Un tel constat restera vain si les élites politiques se contentent de "prendre note" et d'oublier tout aussi vite cet avertissement...
Un autre élément de ce sondage signale que les Français souhaitent plus de grands débats politiques (76 %): cela avait déjà été constaté lors de la campagne référendaire du printemps dernier.
Ainsi, ce n'est pas la politique que les Français récusent, mais bien plutôt une classe politique juste motivée par le Pouvoir et les élections pour l'atteindre (l'actuelle "présidentielle permanente" en est la triste illustration), une classe politique oublieuse de ses devoirs et de ses électeurs.
Mais sans doute est-ce le principe même d'une "démocratie représentative" où les citoyens sont les simples alibis de la légitimité, convoqués les jours d'élection et négligés le lendemain, jusqu'à la prochaine campagne électorale... Cette "royauté d'un jour" des électeurs apparaît comme l'une des plus grandes escroqueries politiques qui soient, s'il n'y a pas une Autorité supérieure à ces jeux électoraux; une Autorité qui soit libre de toute clientèle, politique ou économique; une Autorité qui ne doive rien à l'élection mais soit capable d'écouter les citoyens et de leur rendre, à travers des institutions locales (les "républiques de proximité") leurs pouvoirs concrets sur les "affaires qu'ils connaissent".
Rendre à la politique son crédit, c'est rendre à l'Etat, en France, sa dynastie historique et légitime, celle qui n'a pas peur des citoyens et garantit leurs libertés et l'exercice de celles-ci. Rendre le Pouvoir d'Etat, la magistrature suprême de l'Etat, non à un seul homme, mais à une famille, incarnée aujourd'hui par le Comte de Paris et son fils, le Prince Jean... Ainsi, les hommes politiques, moins obsédés par la conquête du Pouvoir suprême, seront-ils plus libres pour s'investir dans les tâches et le service politiques.