Demain vendredi, c’est la pré-rentrée, réservée aux enseignants : jour de réunions, de discours et de retrouvailles, ainsi que de rencontres avec de nouveaux collègues. Bien sûr, c’est aussi la découverte de l’emploi du temps, déterminant pour la bonne humeur des professeurs
Une nouvelle année scolaire commence, avec son lot de promesses et d’incertitudes. C’est aussi une année électorale et les débats ne manqueront pas d’animer la salle des profs et la cantine, peut-être également les salles de cours comme en 2002. Je sais que la question me sera posée : « pour qui votez-vous ? ». Je préférerai que l’on me pose la question plus essentielle des idées qu’il me semblerait bon et juste de voir apparaître et triompher dans le débat présidentiel
Mais demain, entre profs, on parlera plus des souvenirs de vacances, des classes en commun, des travaux au lycée Hoche et des difficultés qu’ils entraînent, des problèmes de l’Education Nationale, peut-être aussi des projets de réforme qu’on nous promet dans tous les coins de l’échiquier politique. Sur ces deux derniers sujets, les articles de presse et les livres de cette fin d’été abondent, comme le signalait Le Figaro du mardi 29 août dernier : « C’est devenu une tradition : à quelques jours de la rentrée scolaire, les pamphlets contre le système éducatif fleurissent dans les rayons des librairies ». En fait, au-delà des témoignages, souvent accablants pour l’institution scolaire et ses administrations, mais aussi son état d’esprit (« grands principes mais petite vertu », comme je le dis parfois à mes interlocuteurs
), il me semble plus important encore de lire les propositions que font des enseignants (mais ils ne doivent pas être les seuls à s’exprimer sur ce sujet, au risque d’en amoindrir la portée) pour améliorer le fonctionnement de l’Ecole et son efficacité dans la transmission des connaissances et des savoir-faire, et cela sans négliger son rôle dans le processus d’acculturation des jeunes populations, y compris venues de traditions différentes des nôtres. C’est en cela que j’ai apprécié le livre paru au début de l’été de Jean-Robert Pitte (« Jeunes, on vous ment ! Reconstruire l’Université ») qui ne se contente pas de dénoncer ce qu’il faut dénoncer, mais émet quelques idées pour réformer utilement l’institution, universitaire dans son cas. D’après lui, il faut revaloriser l’apprentissage et le travail manuel (véritable vivier d’emplois, aujourd’hui souvent non pourvus
), organiser une sélection-orientation véritable qui ne laisse personne sur le bord de la route, rapprocher les universités des grandes écoles, permettre le plurifinancement des universités, etc. Petit détail amusant : la plupart des propositions de Pitte sont celles que le cercle d’étudiants royalistes de l’université de Haute-Bretagne (Rennes-2), que je dirigeais il y a 20 ans (1985-1991), faisait déjà
Relisant la collection (malheureusement incomplète
) des tracts royalistes de Rennes, il y a quelques jours, j’en ai eu, si j’en avais douté, la pleine confirmation. Cela me confirme aussi dans l’idée que les royalistes, souvent traités de « nostalgiques », sont pourtant parfois en avance sur leur temps
J’ai déjà évoqué sur ce blog quelques unes de mes propositions pour l’Ecole : au moment des prochains débats qui animeront cette année nouvelle, je les rappellerai et les compléterai, voire les amenderai si cela me paraît nécessaire. Il y a tant à dire et à faire !